Chapitre 5 – La légitimité des élus

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Table des matières

Légitimité en droit
Légitimité politique
Légitimité professionnelle
Légitimité sociale
Pleine légitimité
Menaces sur la légitimité en droit
Illégitimité des technocrates
Renforcement de la légitimité en droit par le mode de scrutin
Pas de vivre-ensemble sans légitimité politique

Extrait

La classe dominante exige qu’on la respecte et l’écoute, simplement du fait de sa position, mais la réciproque fait cruellement défaut. Le haut devrait oser apprendre du bas et arrêter de nier la capacité de jugement du peuple, plutôt que de le traiter d’ignare et de lui professer la bonne parole du libéralisme capitaliste sans esprit critique. À regarder de plus près l’évolution de l’humanité, il apparaît que bien souvent ce sont plutôt les contestataires qui ont ouvert la voie et eu raison sur le temps long : les libéraux pour l’état de droit et la séparation des pouvoirs, les suffragettes, les syndicats au xixe siècle pour des conditions de travail décentes, la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale ou plus récemment les manifestations pour le climat. Cette lecture des événements passés révèle aussi que bien souvent le pouvoir en place se débat à contre-courant de la marche de l’histoire, plus affairé à défendre coûte que coûte ses privilèges qu’à construire l’avenir. L’élite contemporaine devrait se montrer plus intelligente que ses prédécesseures et prendre le risque de faire confiance au peuple et d’écouter les dissidents, tout comme elle le leur demande. C’est à ce prix d’humilité, de confiance et d’allégeance mutuelles que nos responsables pourront asseoir une légitimité sociale solide.